Interpellé à la fin d’un cours, il n’avait pu qu’accepter la demande de son ami. Ce dernier lui avait proposé de le retrouver en début de soirée au bar du pensionnat. Tout en rabrouant avec douceur, mais sévérité tous ceux qui s’étaient bruyamment manifesté pour les rejoindre, il avait confirmé sa venue.

En effet, si Scott ne s’était pas vraiment étendu sur les raisons qui entouraient cette demande et que Sigurd avait jugé bon de ne pas insister alors qu’ils étaient entourés d’oreilles et de bouches indiscrètes, il avait lu dans le regard de son ami une lueur embarrassée, presque désespérée. Il ne pouvait pas refuser.

Une fois son entraînement terminé, douché et changé, il quittait rapidement le gymnase. D’un pas décidé, il se dirigeait vers le lieu du rendez-vous et profitait du trajet pour pianoter sur l’écran de son portable, envoyant quelques messages. Le premier fut adressé à sa sœur chérie dont il prenait des nouvelles et s’assurait qu’elle se portait bien. Le second était envoyé à Nova ; bien qu’il la savait maladroite avec la technologie, il aimait lui adresser quelques mots au travers d’un message ou l’autre, malgré tout. Et enfin, le troisième et pas des moindres était adressé à Daymion. Depuis le séjour prolongé du jeune homme à l’infirmerie, depuis sa crise et les révélations qu’il lui avait faites, Sigurd avait pris l’habitude de s’assurer qu’il allait bien, et ce, plusieurs fois par jour lorsqu’il n’était pas avec lui.

Un large sourire aux lèvres, il débarquait à la maison des pensionnaires et se dirigea rapidement vers la table que Scott occupait déjà. Cependant, à quelques enjambées de celle-ci, ses iris se posèrent sur la boisson déposée devant le garçon et soudain, le bon sens le frappa.

Il leva une main, indiquant à son ami qu’il revenait et rectifia sa trajectoire ; direction le bar. Un verre d’eau citronnée et légèrement pétillante en main, il prit finalement place face au C.

« Quel idiot, j’étais si impatient que j’en ai presque oublié de prendre à boire ! Bonsoir, Scott ! »

Il adressa un regard aux traits de son ami avant de prendre une gorgée. Quelque peu désaltéré, il l’observa bien plus attentivement.

« Tu m’as l’air contrarié, que se passe-t-il ? Lizzy te fait encore tourner en bourrique ? »