"Je dois continuer de m'améliorer."
Ikki est capable de créer, de réparer, de reconstruire, ou même de confectionner (des plans jusqu’à la réalisation finale) des objets technologiques. Ses capacités à comprendre une technologie ou système qu’il n’a jamais vu dépasse de loin la norme, même comparé à des experts dans le domaine. La compréhension s’effectue automatiquement dès lors qu’il commence à y réfléchir, et plus il passe de temps à y songer, plus il est capable de comprendre, voire d’améliorer, le système qu’il voit ou qu’il crée.Condition(s) d'activation : Ikki doit vouloir comprendre comment fonctionne quelque chose pour que son pouvoir s’active. Ce n’est pas parce qu’il regarde bêtement une bouteille en plastique que son cerveau va lui expliquer comment on la fabrique, par exemple. Une fois qu’il a appris/compris une chose, il peut l’associer à un mot-clef afin d’y repenser plus facilement et en utilisant moins d’énergie. Limites : Plus le système ou la technologie se trouve être complexe ou peut poser de problèmes à la conception, plus son énergie se draine vite. Pareil pour les choses qu’il ne connaît absolument pas: c’est plus difficile de comprendre comment fonctionne quelque chose qu’on a jamais vu qu’un objet qu’on utilise et maîtrise au quotidien. Contrecoups : S’il dépasse un certain nombre d’utilisations de son pouvoir ou une durée trop importante, ses membres commencent à trembler, il a de plus en plus de mal à tenir debout. Passer ce stade, ce sont des saignements intempestifs à divers endroits de son visage, puis le coma. Des lésions cérébrales peuvent aussi survenir, ou des problèmes dans son système nerveux, si jamais il atteint le coma.
Ikki en cinq qualités et cinq défauts:
Déterminé / Minutieux / De bonne écoute / Sportif / N’abandonne jamais
Taciturne / Solitaire / Peu sociable / En retrait / N’aime pas qu’on lui pose trop de questions
Que dire de moi? J’aime être tranquille. Non pas que je déteste les gens, mais je déteste leur curiosité malsaine. Quand on a passé une partie de son adolescence à expliquer en boucle, tout le temps, ce qui nous est arrivé et pourquoi on a un bras en moins, on finit vite par se rendre compte que c’est pas plus mal de rester dans son coin et de s’occuper de ses propres affaires.
Les cours, c’est bien, le sport, c’est mieux. J’ai eu énormément de retard à rattraper avec mon long coma, mais maintenant qu’il est rattrapé et que je sais à quoi je veux consacrer mon temps libre, je me contente des notes que j’obtiens. Comme je suis pas du genre à laisser tomber facilement, il me suffit de me motiver un peu à bosser une matière pour qu’une ou deux heures de révisions dans la semaine soient suffisantes pour couvrir tous les cours. Avec ça, il me reste tout le temps du monde pour aller frapper dans un sac, travailler sur mon bras, ou juste profiter du complexe sportif, sauf là où il y a des sports collectifs.
Encore? Ma parole, vous essayez de dresser une description mentale de moi ou quoi? Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise de plus? Heu… J’aime bien porter des vêtements de sport, un peu ample, histoire qu'on ne voit pas mes cicatrices ou mon bras pendant les cours. Quand il pleut, j’aime bien aller courir, je suis sur de croiser personne. Quoi d’autre encore… Ah oui, je préfère le sucré au salé, même si c’est pas super pratique pour garder un corps affûté… Sauf si je développe une possibilité que mon bras droit absorbe le sucre en trop dans mon sens pour le convertir en énergie. Nan mais j’ai pas le temps là, j’crois que je viens d’avoir une idée. Ouais, à la prochaine hein?
- En de rares occasions, il est aperçu en train de s'occuper d'animaux qui trainent non loin du dortoir ou des salles de sport. Il semble apprécier leur compagnie.
- A ce qu'on raconte, Ikki aurait installé un lit de fortune dans un coin planqué d'une salle de boxe. On le voit parfois y entrer tard le soir pour n'en sortir que le matin, qu'est-ce que ça pourrait être d'autre?
- Malgré son air solitaire et taciturne, les rares élèves qui ont osé lui adresser la parole en dehors des salles de cours sont tous d'accord sur un point: sa voix n'est pas désagréable à entendre.
- Si vous aimez le sport et courir de bon matin, vous devez sûrement le croiser quotidiennement alors, bien qu'il varie les trajets dans l'enceinte de l'académie.
- N'aime pas marcher doucement ou prendre son temps, il va d'un point A à un point B le plus rapidement possible.
Ma vie passée
Ha… Difficile de parler de mon enfance sans avoir cette putain de boule au ventre. Y a rien qui ne semble la caractériser mieux que ce que je suis devenu, mais pour être honnête, dans les moments où ça va le moins, repenser à ma famille, à leurs visages, ça m’aide à me dire que tant que je suis en vie, je peux encore profiter. Eux, ils n’ont plus cette chance. Ma mère, cette femme à la fois douce et ferme, qui gérait l’entreprise familiale d’une main de maître tout en s’occupant de moi comme la meilleure des mères pourrait le faire. Mon père, l’homme à tout faire, un épais gaillard avec la même crinière que moi, c’était lui qui faisait le plus gros de la partie physique en gérant les stocks de bois. Mon oncle aussi, un homme courageux, bien moins épais que mon paternel, mais qui avait le plus grand cœur de la famille. Tous les quatre, on a vécu d’excellents moments - inoubliables pour la plupart, j’en suis sûr - ensemble, la définition d’une famille heureuse.
Je pourrais vous dire que j’ai plein d’anecdotes de ce temps-là, mais la vérité, c’est que ce qui m’a pris mon bras m’a aussi pris une partie de ma mémoire. Il y a bien un souvenir que je garde précieusement en mémoire, mais je vous le partagerai plus tard. Les médecins sont confiants sur le fait que je finirai par me souvenir de tout un jour, mais je ne suis pas sûr de vouloir me souvenir des mauvais moments, ou plutôt du pire d’entre eux.
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L’explosion
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Ce que je sais de ce qu’il s’est passé ce jour-là, c’est un résumé global entre mes bribes de souvenirs et ce que les gens alentour de notre entrepôt ont rapporté, ainsi que quelques rapports de police après enquêtes.
Un après-midi classique, j’avais dix ans, début d’hiver, les stocks viennent et vont, tout le monde s’agite dans l’entreprise familiale pour que ça tourne au mieux. Deux amis de la famille sont là en plus pour les premiers jours de la saison, vu que la demande se fait plus forte. Je… je crois que j’étais dans le bureau avec ma mère, m’apprêtant à rejoindre mon père pour la prochaine livraison, quand un énorme bruit s’est fait entendre à travers tout l’entrepôt. Nous avons tous immédiatement cherché l’origine du bruit et quelques secondes plus tard, nous avons remarqués que suite à une mauvaise manœuvre avec l’engin, l’un des deux amis s’est retrouvé sous le genre de bûche que trois adultes et un enfant auront du mal à soulever, même avec toute la bonne volonté du monde.
“Ne t’inquiète pas, on va te sortir de là”, c’est la dernière chose dont je me souviens, la voix de mon père qui, toujours aussi charismatique et rassurant, essayait de nous rassurer. La suite, c’est les autres qui me l’ont racontée. Apparemment, la bûche qui est tombée n’a pas fait qu’écraser partiellement un des amis de la famille, cela a fini par en faire s’effondrer d’autres, certaines trouvant un chemin dans ce chaos pour attendre le toit de la cabane intérieur avec certains conduits à l’intérieur. Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’entre le violent choc et le contenu des conduits, une explosion a eu lieu, soufflant une grande partie de l’entrepôt comme le grand méchant loup aurait soufflé la maison d’un petit cochon. Pas de bol, j’étais pas sous celle qui était faite en brique.
La perte de mon bras droit serait lié au fait qu’une bûche l’a écrasé, mes diverses cicatrices sur mon corps sont elles liées aux flammes. Tout ce que je vous ai raconté là, je ne l’ai appris que deux ans plus tard, lorsque je suis sorti du coma. Je crois qu’en terme d’émotions, vous avez déjà eu votre dose là, alors je vous épargne mes semaines à pleurer et à devoir accepter ce qu’il s’est passé, sans même parler du fait que j’allais à présent vivre avec un bras en moins, mais surtout sans la famille que j’aime tant.
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L’académie Swish
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Au bout d’un an, à force de travail de rééducation, réhabilitation et de soutien psychologique, j’ai enfin eu le droit de quitter un peu l’hôpital, au moins le temps qu’un groupe scolaire m’emmène avec eux pour un petit voyage de deux jours. Leurs visages désolés, leurs attitudes de merde et leurs questions ont eu raison du peu d’espoir que j’avais qu’on me traiterait un jour normalement suite à cet incident. Mon retour à l’hôpital ne me réconfortait pas non plus, mais au moins, quand on me parlait de cette prothèse qu’on allait me proposer pour mon bras, je reprenais espoir, un espoir peut-être vain, mais qui me maintenait en vie.
Vous vous rappelez que je vous ai parlé d’un souvenir que je garde précieusement? Mon oncle, celui au grand cœur, avait une passion dans la vie: les sports de combat, et plus particulièrement la boxe. Son rêve était un jour de devenir un boxeur pro, “pourquoi pas reconnu tant qu’à faire!” comme il le disait si bien. Il aimait tant ça qu’il m’avait entraîné une fois ou deux, avant l’explosion. C’est ça le souvenir que je veux garder: les moments où ma famille riait et souriait alors que je m’amusais à m’entraîner en l’imitant. Il n’existe probablement pas à ce jour de catégorie “bras en moins” en boxe, mais je voulais qu’un jour, un membre de notre famille soit capable de monter sur un ring pour un combat. Il ne restait plus que moi, alors ça serait à moi de le faire, en leur honneur.
J’ai donc commencé à m’intéresser à ce qui se faisait de mieux en prothèse pour les bras, passant du simple membre artificiel à des bras un peu plus mécanisés. Les médecins semblaient de plus en plus surpris par mes questions concernant le fonctionnement de ce qui allait être “mon nouveau bras droit.” Et c’est à ce moment là que j’ai reçu une lettre, provenant d’une académie qui m’offrait de venir y vivre gratuitement.
Vous comme moi, nous ne sommes pas bêtes, si je suis là aujourd’hui à vous parler, c’est que j’ai rejoins moi aussi l’académie Swish. On a fini par m’expliquer que je possédais un don, un pouvoir. Au départ, j’ai répondu, presque sur le ton d’une mauvaise blague “celui d’avoir survécu à une explosion?”. Mais avec le temps, c’est ce don qui m’a donné tous les moyens que j’espérais avoir pour d’abord entretenir mon faux bras droit. Puis je l’ai amélioré. Je l’ai recréé. Je l’ai perfectionné. Je l’ai détruit et je l’ai refait de nouveau. Encore. Et encore. Toujours. Mon don m’a permis de développer mon bras mécanique à un point qu’aucun bras mécanique, même à l’état conceptuel, ne soit en capacité de rivaliser avec le mien. Et j’ai toujours pas fini de bosser dessus, je finirais jamais.
Les années sont passés à une vitesse folle, me voilà bientôt majeur, toujours à l’académie qui me donne les ressources pour utiliser mon pouvoir, m’encourageant même à perfectionner ce dernier. Je suis en classe B, ça veut dire que je fais partie des seconds meilleurs selon leur système de notation. Toujours d’après eux, j’ai les capacités de passer en A vu ma maîtrise de mon pouvoir, mais je ne consacre pas spécialement de temps à mes cours, du moins, pas plus que nécessaire. L’établissement dispose de plusieurs salles de sport, des salles technologiques et surtout: un gymnase avec des sacs de frappe, un ring et tout ce qu’il faut pour s’entraîner. Voilà les endroits où je passe probablement 90% de mon temps libre. Je ne fais pas l’unanimité auprès de mes camarades de classe, pas du tout même, mais ça ne me gêne pas. Nos objectifs sont bien différents et, tant que je peux travailler sur le mien, c’est “ok” de vivre parmi eux, non?
La voilà, votre histoire, “mon” histoire. Je vous laisse, je retourne m’entraîner. J’vais quand même aller boire un peu d’eau avant, j’ai pas l’habitude de parler autant.