001. Fonctionnement

L’arrivée de chaque étudiant à l’académie est marquée par un examen d’entrée. L’examen en question se déroule dans une salle spécialement organisée dans ce but, située dans l’un des terrains d’entraînement qui encerclent l’académie, et est présidé par un jury composé de trois professeurs provenant de diverses matières. Dans chaque jury, l’on retrouve obligatoirement un professeur de maîtrise du pouvoir.

Les épreuves réalisées lors de cet examen dépendent du pouvoir de l’étudiant et sont confiées à la discrétion du jury ; l’étudiant n’a aucun moyen d’en connaître la nature avant d’entrer dans la salle d’examen. Cependant, chaque examen est forcément composé d’une épreuve scolaire et d’une épreuve impliquant le pouvoir de l’étudiant.

À l’issue de cette épreuve - dont la durée s’étend de trente à quarante-cinq minutes - chaque étudiant se retrouve placé dans l’une des classes de l’académie ; à savoir qu’il est rare pour un nouveau doté d’être placé très haut dès le départ, car peu de dotés parviennent à maîtriser leur pouvoir rapidement. Celles-ci visent à adapter les programmes scolaires et pratiques, ainsi que les méthodes d’enseignement en fonction du niveau de l’élève. Ce niveau s’évalue sur deux critères :

Le niveau scolaire : celui-ci est basé sur la culture générale et le potentiel de l’élève à comprendre, rédiger, résoudre des problèmes de logique, répondre à des besoins spécifiques et réfléchir par lui-même. Évalué sur dix points.

Le niveau de maîtrise du pouvoir : il désigne la facilité avec laquelle l’étudiant utilise son pouvoir, les techniques utilisées dans le cas échéant, l’exploitation du champ des possibles et la faculté à limiter les risques liés au don. Évalué sur dix points.

En fonction de la moyenne obtenue, l’élève sera placé en conséquence. Exemple : vous obtenez un 5/10 à l’examen scolaire, ainsi qu’un 5/10 à l’examen de maîtrise du pouvoir, vous vous retrouvez en classe C. Également, si vous obtenez un 10/10 à l’examen scolaire et un 0/10 à l’examen de maîtrise du pouvoir, vous vous retrouvez en C.

Les attributions de classes suivent le barème suivant :

Classe A : 17/20 à 20/20
Classe B : 13/20 à 16/20
Classe C : 9/20 à 12/20
Classe D : 5/20 à 8/20
Classe E : 0/20 à 4/20

Il est évidemment possible au cours du cursus de passer d’une classe à une autre. Il suffit d’améliorer son niveau de maîtrise du pouvoir ou son niveau scolaire tout au long de l’année et de faire une demande de nouvel examen auprès de la Ruche, afin d’être réévalué. Habituellement, il n’est possible de monter que d’une classe à la fois. Mais il est toutefois possible, dans de rares cas, de sauter plusieurs classes ; par exemple, certains rigolos ratent volontairement leur examen pour terminer en classe E ou D, et lors d’un second examen se retrouvent à passer directement en classe B ou A.

Ce système, bien que très pratique pour le corps enseignant, a néanmoins fatalement engendré des comportements malheureux au sein des classes. Plus qu’une compétitivité, une sorte de conflit discriminatoire est apparu entre celles-ci, posant chaque jour beaucoup de problèmes au personnel de l’académie qui tente tant bien que mal de désamorcer chaque situation avec diplomatie.

CLASSE A

Classe A

Les élèves ayant obtenu une moyenne d’entre dix-sept et vingt sur vingt à un examen sont placés en classe A. Pour répondre aux besoins de celle-ci, le corps enseignant a mis en place un cursus adapté aux facilités de ces jeunes gens ; plutôt que de travailler le contrôle du pouvoir comme pourrait le faire la classe D, la classe A sera amenée à le parfaire et à inventer de nouvelles techniques, tout en améliorant la puissance, l’efficacité de celui-ci et étendre le champ des possibles à ce que l’on peut imaginer de plus impressionnant ; les cours de maîtrise du pouvoir sont appliqués. L’ensemble des cours y sont épuisants et intensifs, visant parfois à dépasser les limites des élèves pour en faire des dotés hors-pair. Il est compliqué de suivre la cadence et mieux vaut une motivation sans faille pour faire face aux programmes proposés.

Évidemment, comme toute classe « d’élite », l’on retrouve quelques stéréotypes concernant les comportements et habitudes des élèves s’y trouvant. La détermination, la volonté et le courage font partie des valeurs les plus répandues au sein de cette classe ; allant malheureusement de pair avec la prétention, le mépris et la vanité. Si beaucoup sont des modèles et sources de motivation pour les classes inférieures, certains peuvent se comporter comme de réelles célébrités dont l’égo dépasse largement le diamètre de la Terre ; des rumeurs précisent que quelques-uns ne passent plus les portes, faute à leurs chevilles titanesques. Ils entretiennent une relation particulièrement tendue avec la classe E.

CLASSE B

Classe B

La classe B regroupe les élèves ayant obtenu une moyenne d’entre treize et seize à un examen. Le corps enseignant procède exactement de la même manière qu’avec la classe A concernant le cursus et le déroulement des cours de la classe B, à l’exception peut-être du rythme des exercices et autres tests d’aptitudes. Des cours de maîtrise du pouvoir sont encore nécessaires pour parfaire le contrôle des dons qui peuvent être améliorés. Le reste sert principalement à entraîner l’endurance, les possibilités et la puissance desdits dons, dans le but d’atteindre un niveau de classe A et leur permettre de monter en fin d’année. La classe B est souvent considérée comme un intermédiaire, et les élèves s’y trouvant n’y restent pas toujours très longtemps car les progrès nécessaires au passage de classe ne sont pas très importants.

Pourtant, certains élèves s’y retrouvent bloqués plusieurs années, et cela crée une forme de frustration générale. Envieux, à la limite de la jalousie, les B évitent - souvent à tort - de s’entraîner auprès de leurs semblables de la classe A ; par fierté, principalement, mais aussi par volonté de réussir seuls. Ce qui est sûr, c’est qu’une ambition sans faille domine l’ambiance générale de la classe B, et que l’abandon y est encore inconnu jusqu’ici. Quelque peu solitaires aux airs froids et distants, mais studieux et rigoureux, les B sont connus pour être les élèves les plus redoutables en termes d’efforts et de persévérance.

CLASSE C

Classe C

Si un élève obtient entre neuf et douze de moyenne à un examen, il sera placé en classe C. Dans cette classe au niveau moyen, le corps enseignant adapte les cursus au cas par cas ; beaucoup de cours particuliers y sont proposés, et le potentiel est plus ou moins haut selon les étudiants, ce qui demande beaucoup de travail aux différents professeurs qui n’hésitent pas à accorder un maximum de temps à chacun d’entre eux. Si chacun y avance à son rythme, il est généralement impossible pour un élève de classe C de ne pas réussir à améliorer son niveau ; la pédagogie est à son paroxysme et chacun arrive à y trouver son compte. Il n’y a pas de cursus prédéfini et les cours se déroulent très souvent de manière calme et détendue, rythmés par des séances d’introspection permettant aux élèves de mieux comprendre et appréhender leurs dons respectifs.

L’absence totale de pression dans les programmes de la classe C donne naissance à des êtres emplis d’une bonne humeur infinie et d’un calme imperturbable. Âmes d’artistes s’y épanouissent aisément, et la créativité y est à son comble. Empathiques, compréhensifs, il est rare de croiser la route d’un élève de classe C angoissé ; partisans de l’effort modéré et du repos, ils se retrouvent très rarement impliqués dans les conflits internes de l’académie et tendent parfois même à jouer les médiateurs. Malgré le caractère plus ou moins effacé de cette classe de nature discrète, tête en l’air et presque timide, ils sont d’une grande aide quand vient la tempête et parviennent à apaiser les esprits.

CLASSE D

Classe D

Un examen résultant sur une moyenne d’entre cinq et huit sur vingt engendrera une descente certaine vers la classe D. Néanmoins, contrairement aux apparences, le cursus appliqué à cette classe peut être aisément comparé au programme de la classe A : intensif à souhait, exigeant et implacable, les élèves que comporte cette classe n’ont qu’à bien se tenir. En effet, l’intégralité de la classe D possède un potentiel énorme qui ne reste qu’à exploiter - et réveiller un petit peu au préalable. C’est ce que tente de réaliser le corps enseignant, prêt à tout pour motiver ces dotés pour les pousser à un niveau moyen ; premier pas vers l’excellence, selon eux. Le plus gros étant derrière eux, les élèves se retrouvent généralement en D par manque de compréhension de leur pouvoir, ou à cause de problèmes personnels les détournant du chemin du labeur ; une difficulté moindre pour les professeurs de l’académie.

À deux doigts de pouvoir être poussés en classe C, les étudiants présents en D manquent surtout de patience, de persévérance et de concentration. Pour la plupart fainéants et désintéressés, préférant les divertissements au travail acharné, ils constituent une grande part de l’amusement présent au sein de l’école ; de véritables boules d’énergie et sources de gaieté - avec une pince de fourberies - ils sont toutefois incapables de rester sérieux plus de vingt minutes et les cours se trouvent souvent mouvementés.

CLASSE E

Classe E

Une moyenne située entre zéro et quatre sur vingt renverra automatiquement un étudiant vers la classe E. Constituée de tout nouveaux dotés et autres élèves à problèmes ou simplement ignorants du fonctionnement de leurs pouvoirs, elle est la classe posant le plus de fil à retordre au corps enseignant. Pour permettre à tous les élèves de s’en sortir, le cursus suit un rythme bien plus lent que dans les autres classes et s’articule souvent au cas par cas. S’il suffit d’un déclic pour certains, d’autres possèdent des dons bien plus complexes que l’on ne pourrait l’imaginer et qui demandent alors beaucoup plus de minutie et de patience de la part des professeurs. Loin d’être abandonnés par le système, l’académie prend très au sérieux le développement de ces étudiants en difficulté et tente chaque année le tout pour le tout pour leur venir en aide.

Malheureusement, comme dans tout établissement, les mauvais élèves sont parfois les plus récalcitrants ; têtes brûlées et audacieux sans craintes sortent souvent du lot, accordant à tort à cette classe une réputation ternie par le temps et les événements impliquant certaines de ses mauvaises graines. Certains, dont la fierté a été ébranlée par l’incapacité à dépasser les plus haut classés, ont transformé leur frustration en haine envers autrui, donnant naissance à des étudiants pour la plupart colériques et impulsifs. Bien évidemment, beaucoup d’étudiants présents en classe E sont des tout nouveaux dotés dont le pouvoir reste encore inconnu ou très peu utilisé à ce jour - voire incompris pour beaucoup - et qui présentent des difficultés scolaires qui peuvent tout à fait être réglées à l’aide du personnel, largement à l’écoute des E et compréhensif. Cette classe est un mélange entre plusieurs cas à part qui méritent, chacun, un traitement particulier et bienveillant.

PERSONNEL

PERSONNEL

Le personnel regroupe l’intégralité du corps enseignant, administratif et postes de maintenance pourvus à l’académie. S’étendant du métier de jardinier à celui de professeur, secrétaire, directeur, ce groupe est constitué de l’ensemble des adultes résidant à Swish occupant des fonctions diverses et variées.

L’embauche se fait par une simple candidature et un entretien avec le directeur ou la vice-directrice de l’école ; les portes de ce groupe sont évidemment grandes ouvertes à n’importe quel ancien étudiant, toutes classes confondues, et il est grandement conseillé aux élèves de se diriger dans cette voie et de ne pas quitter l’académie - ou Moosbell dans le pire des cas -, dans un but de protection de chacun vis-à-vis des dangers extérieurs.

À chaque fin d’année, une multitude d’offres d’emplois est affichée sur le tableau de bienvenue au-devant de l’académie, à la vue de tous les étudiants, et il est possible d’obtenir une promesse d’embauche avant même d’avoir passé les examens finaux de chaque cursus - à partir de dix-huit ans.